Jacopino Del Conte

Déjà attribué à Michele Tosini di Ridolfo del Ghirlandaio à l’occasion du passage à Finarte (13 mai 2010, lot 29), pour le Baptême du Christ en question il semble plausible pour des raisons stylistiques d’avancer plutôt le nom de Jacopino del Conte et de placer son exécution autour au milieu du XVIe siècle, compte tenu des nombreuses comparaisons qui peuvent être établies avec certaines de ses œuvres documentées entre les années 40 et 50 du siècle.

Ci-dessous, nous tenterons de justifier cette proposition d’attribution, tout en gardant une certaine prudence du fait du profil encore partiellement insaisissable de l’artiste, compte tenu du petit nombre d’informations documentaires et d’œuvres autour desquelles, avec un bon degré de probabilité, nous pouvons reconstruire son catalogue; de plus, l’attitude de Jacopino à développer des développements stylistiques très rapides sur la base des nombreux stress auxquels il a été soumis au cours de sa longue carrière contribue à rendre problématique le terrain des attributions.

Néanmoins, un nombre ostentatoire d’éléments présents dans le Baptême du Christ nous conduit à prendre dûment en compte la paternité de Jacopino: en premier lieu, l’œuvre propose (avec quelques variations) la composition du même sujet créée en 1541 par le peintre de l’Oratoire. de San Giovanni Decollato à Rome, lieu dans lequel il a travaillé à plusieurs reprises de 1537-1538 à 1551-1553.

La figure du Rédempteur, bien que soulignée en contraste, montre une adhésion presque totale au prototype esquissé dans l’Oratoire, tant en termes de posture qu’en termes de profil du visage; à l’instar de la fresque, certains personnages sont appelés à participer à l’arrière-plan au moment solennel du baptême.

La mise en scène compositionnelle, tout à fait conforme à une tradition iconographique bien établie, compresse2 par rapport à la scène de la fresque: le peintre focalise son attention sur les protagonistes, caractérisés par une mise en page fortement équilibrée et des corps solides et imposants. Ils occupent tout le champ de vision, laissant peu de marge pour la description du paysage avec ruines et villages, d’une ampleur très différente dans la peinture murale.

Au contraire, l’attribution précédente à Michele di Ridolfo del Ghirlandaio (1503-1577) semble discutable compte tenu des nombreuses distorsions stylistiques avec la production par ailleurs tout à fait cohérente de Tosini, un artiste pleinement inséré dans la tradition figurative familiale et dans la culture florentine, joué autour des noms , ainsi que son professeur Ridolfo del Ghirlandaio, Fra ‘Bartolomeo, Andrea del Sarto, Puligo et Brescianino.